Palazzo Mango se trouve sur la Via delle Scuole (Rue des Écoles), au coin de la Via Vittorio Emanuele, prés de la Cathédrale de Palermo, au Cassarello. Le Palais tient son nom de la famille Mango di Casalgerardo qui y vivait entre le XVIII et le XIX siècle.
Le Palais a une claire empreinte maniériste du seizième siècle et la façade sur le Corso Vittorio Emanuele à été rénové en époque néoclassique, tandis que la façade de la Via delle Scuole, où se trouve l’austère portail, ne semble pas avoir été changée; les fenêtres ont des architraves droites et les balcons de l’époque montrent de lourds encorbellements.
Des modifications ont été apportées au 3ème étage.
Sur la Via delle Scuole, par le biais de deux marches de pierre, on entre dans une hall d’entrée suivie d’un petit patio ouvert avec des arches. Le patio est caractérisée par un grand escalier latéral avec des arcs de type gothique tardif. L’escalier de marbre, où se trouvent les portes des appartements des niveau intermédiaire, se termine sur le piano nobile par où continue un escalier plus petit en ardoise qui atteint l’étage supérieur.
Au rez de chaussée, le Patio mène aussi aux magasins et aux garages, par ici on rejoint un second petit patio verdoyant.
La première information historique sur Palazzo Mango est reportée par le Chanoine Vincenzo Di Giovanni, historien, dans son Palermo Restaurato (1615 appr.) qui reporte sur le Cassaro « una bella casa novamente fabricata dall’Imbastiani »: où l’Imbastiani est un membre de la famille des Mastiani, marchands pisans de soieries et tissus transférés à Palermo en suite à la prise de Pise par les Florentins.
A’ l’occasion du redressement du Cassaro qui donna le départ à un géneral renouvellement de maisons et palais le long de la rue et à partir de 1567, les Mastiani et, probablement le Paolo Mastiani rappelé par le Chanoine Di Giovanni, unifièrent dans une maison unique au moins deux constructions adjacentes, dont l’une regardant le Cassaro et l’autre du côté de « Via di Messer Gambino », comme était nommée alors la Via delle Scuole. On raccorda au même niveau les étages principales (piano nobile) des deux constructions, comme le montrent encore aujourd’hui les marches qui connectent plans différents et les axes légèrement divergents des deux parties de maison sur Via delle Scuole. De ces maisons préexistantes au Palais Mango, celle au coin de la rue appartenait au grand sculpteur sicilien Antonello Gagini qui y habita avec sa femme jusqu’à la mort en 1536.
La façade sur Via delle Scuole révèle la juxtaposition de différents bâtiments, même dans la corniche supérieure avec des crochets et denticules, interrompue au milieu de la façade et non homogène, ainsi que la présence d’ouvertures aveugles dans la façade suggère l’existence d’un ancien escalier intérieur.
La rénovation du bâtiment a pu être confiée aux mêmes architectes qui ont traité, après 1567, la rénovation de la maison du libraire Giovan Francesco Carrara, un peu plus en bas, au coin de Corso Vittorio Emanuele avec Via Alessandro Paternostro: les deux palais en fait montrent des similitudes, depuis les fenêtres à la corniche de couronnement à crochets et denticules.
A l’intérieur du palais, datent de cette époque les plafonds à caissons avec poutres décorées et peintes qui ont été découverts dans le cadre de travaux de réparation.
La façade sur le Cassaro a été renovée dans le style que l’on voit maintenant, ont été ajoutées les tympans alternés triangulaire et incurvée, et avec l’application de guirlandes en stuc; l’escalier et le patio ont été rénovées également, comme l’intérieur. On décèle l’influence du Palais Isnello où avait travaillé Vito D’Anna, maître du décorateur Antonino Manno.
Le plafonds à poutres et caissons furent cachés par de grandes voûtes, et leur décoration fut confiée à Antonino Manno, qui avait déjà décoré les salles du voisin Palazzo Valdina, vis-à-vis.
Manno peint sur les voûtes de sujets mythologiques: Danae, Mercure et le somptueux salon avec le cycle des travaux d’Héraclès ayant au centre l’Apothéose d’Hercule, où l’on peut lire la signature du peintre et la date, 1785.
Le Palazzo heureusement échappa aux bombes incendiaires qui ont détruit plusieurs palais et le monastère adjacent de Sett’Angeli pendant les batailles entre Garibaldi et de Bourbon; une barricade a été construite sous ses murs pour bloquer le Cassaro. Après la conquête de la ville de Palerme par Garibaldi, pris résidence dans notre Palazzo Francesco Crispi, politicien, inspirateur de Garibaldi à l’expédition des Mille et futur chef du gouvernement italien, comme nous le souvient une plaque en marbre sur la façade.
Pendant la seconde guerre mondiale, le palais fut au centre des terrible bombardements qui dévastèrent la ville et rasèrent tout le Cassaro, dont encore le témoignent les frontaliers Palazzo Papè di Valdina et la Biblioteca Centrale della Regione.